Sorti après la xième pluie, rentré juste avant les grelons.
Avec en tête, ce texte qui dit exactement ce que je cherche :
« Il m’a aussi enseigné à vivre les moindres gestes de la vie quotidienne, car c’est en eux que le peintre trouve son inspiration. Une réceptivité totale nous rend attentifs aux vibrations des choses, à la nuance de l’aube. Il m’a appris, en me levant, à sentir la petite brume matinale qui varie chaque jour. Elle éclaire un aspect de soi encore inexploré, un sentiment ignoré. « On enrichit sa peinture en vivant pleinement l’humeur du jour, disait-il. Le peintre ne copie pas la nature, en même temps elle est sa révélation première ; il en restitue les traits, les états, l’ossature. Un brin d’herbe est source de connaissance. Il apprend la ligne drue, coupante, dense. La danse de l’oiseau en vol t’indique comment se déployer, prendre son élan, piquer vers le sol. Il faut te nourrir des vies qui t’entourent. Elles provoqueront des émotions et des perceptions de plus en plus riches et variées. Le peintre, au cours de son existence, se construit une banque de données psychiques à partir de sa connivence avec le monde. C’est ce qu’il restitue dans son trait. Un jour, de cette banque de données naîtra naturellement, en un geste spontané, un acte créatif. »
Fabienne Verdier, « Passagère du silence »
Ce que dit aussi le nouveau panneau poétique des Arcades :
« Marcher, c’est lire, avec tout son corps, tous ses sens. »
Sylvie Germain