Il a plu à seaux cet après-midi. Puis le soleil a tout réchauffé avant l’arrivée de nouveaux nuages noirs.
Tout à coup me prend l’envie d’un nettoyage des rues sous l’averse battante. Je m’habille en conséquence et je pars en imaginant la suite… qui ne vient pas. Trois gouttes tout au plus. Et moi désappointé. Je le sais bien pourtant, qu’il ne faut pas préparer ses bonheurs, et que quand on le fait, il est bien difficile de trouver du plaisir autrement. J’ai chaud sous ma cape de pluie. Mais voilà que mon regard est attiré par une grande flaque. Elle est miroir d’eau. Le ciel, les nuages, les arbres et les toits s’y reflètent, et c’est tellement beau. Je m’arrête un instant près de chacune d’elles, et je marche dans un monde inversé.
Un moment et un banc pour écrire tout ça, et regarder attentivement une pie à quelques pas. Je n’en avais jamais regardé attentivement jusqu’ici. Si on m’avait demandé d’en dessiner une, je me serais bien trompé. Noire et blanche bien sûr, mais le blanc n’est pas du tout où je le pensais. Je ne savais pas le bout de ses ailes blanches.
Quelques miroirs plus loin, je dépose mon sac. Il est bien lourd. C’est que ça pèse, un sweat-shirt détrempé. Tout à côté de la poubelle, un banc magnifique devant la nouvelle épicerie des Trois Tilleuls. Le quartier se transforme sans rien abîmer.
J’ai vraiment trop chaud, il est grand temps de rentrer et d’ôter mes pelures. En redescendant, je lève les yeux, certaines fenêtres aussi jouent miroirs. Aujourd’hui, j’aurai beaucoup regardé « à travers ».
0 commentaires