Un ramassage sous le cagnard. Heureusement, j’aime la chaleur. Et comme elle invite à plus de lenteur encore, mes pensées vont et viennent en douceur.
Un homme me demande ce que je fais ; j’explique les ambassadeurs, lui parle du livre, il en achète un. Deux cents mètres plus loin, une dame que je ne connais pas me dit avoir lu le livre et en avoir racheté deux autres, pour offrir. Puis la promesse d’une rencontre lecture au café papote.Aux Trois Tilleuls, une poubelle dans un drôle d’état ; y aurait-on mis le feu ?
Un objet, long, en plastique, refuse obstinément de rentrer dans le sac, et le dialogue imaginaire qui s’ensuit.Place du Logis, une pensée pour Gaspard et sa grand-mère. Gaspard sait-il qu’on parle de lui dans un livre ? Je me dis que si ça avait été le cas pour moi à son âge, j’en aurais gardé toute ma vie un souvenir ému.
Il y a des quartiers où je croise de nombreux regards, des sourires, quelques mots échangés.Il y a des quartiers où je suis transparent pour tout le monde. Une dame que j’ai croisée trois fois, lui aurait-on demandé cinq minutes plus tard si elle avait vu un homme en train de ramasser des déchets aurait probablement répondu non. Perdue dans ses pensées ? Ou autre chose ?
Il est temps d’abandonner mon sac, plein, lourd. J’ai mal au genou, à l’épaule. Allons écrire.