J’ouvre ma fenêtre dans le tôt matin, et c’est la symphonie fantastique des oiseaux. Il faut sortir ramasser en écoutant tout ça. J’emporte mes oreilles, et chasseur-cueilleur, j’avance, je regarde, j’écoute. Le vent doux fait pourtant voleter mon sac tout léger ; pas longtemps, il est bientôt suffisamment lourd pour que je puisse maîtriser mon indispensable partenaire.
Oh ? La pluie s’invite aussi. À peine. Aussi vite elle est arrivée, aussi vite elle est repartie.
Après le travail titanesque d’Aurore et de Jacqueline, aurai-je de quoi remplir un sac entier ?
Je ne ramasse pratiquement que de l’habituel. Puis, une vis (j’en suis toujours étonné), un flacon de parfum, et même une taque de four.
– N’es-tu donc jamais lasse ? lui répétait Louisa.
– La vie n’est jamais lasse, disait Eléonore. (André Dhôtel)
Presque inévitablement, je termine mon parcours place du Colibri, et le sac bien rempli. Je regarde la place ; quatorze platanes et cinq maisons ; et l’école bien sûr. Je me rêve dans le sud-Ardèche et j’entends presque les commentaires des joueurs de boules. Il ne manque que le soleil. Le temps de l’écrire, il apparaît dans le ciel partagé. Je repars ; je marche sur mon ombre.