Lundi 12 avril, 31e jour

par | 12 avril 2021 | Rose, Balai et Prose

Je me suis réveillé avec une autoroute à dix bandes dans la tête, ça pensait dans tous les sens et dans une belle anarchie, il me fallait remettre un peu d’ordre dans ce joyeux mais encombrant jeu de quilles. Et comme, contrairement aux prévisions, il fait très beau, je n’ai aucune raison de retarder mon départ.

Ce matin, je commence au tram. Sans surprise, je ramasse surtout des sachets de sel (je me dis que si un jour une personne qui n’habite pas la commune me lit, elle cherchera longtemps le lien entre un tram et du sel. Donc, on ne sait jamais, le tram, c’est la friterie)

Je trouve une carte à jouer, je parie : valet de trèfle ; je la retourne, perdu : deux de pique. Je pense bien n’avoir jamais gagné à ce genre de jeux.

Une bouteille en mille morceaux ; je n’ai pas le matériel pour tout ramasser, je laisserai faire les professionnels.

Les arbres encore nus se dessinent merveilleusement sur fond de ciel bleu. Je me souviens qu’à l’automne, c’est l’inverse, les couleurs de novembre se détachent mieux sur un fond gris. C’est pour  ça que j’aime tellement novembre.

– C’est bien ce que vous faites, parce qu’il y a des cochons hein.

– Merci. Il y a surtout des gens qui ne jettent rien.

– C’est vrai.

C’est vrai aussi qu’au printemps, il y a beaucoup plus de fleurs que de déchets. L’autoroute dans ma tête s’est transformée en un petit sentier champêtre :

« Je ne parlerai pas, je ne penserai rien,

Mais l’amour infini me montera dans l’âme,

Et j’irai loin, bien loin, comme un bohémien,

Par la nature, heureux – comme avec une femme. »

Rimbaud

Suis-je allé loin ? Au fond, oui.

Articles similaires

Mercredi 14 avril, 32e jour

Mercredi 14 avril, 32e jour

Nous avons changé la phrase panneau poétique cet après-midi : « Sur l’autre rive, un coureur et ses pensées, comment les peindre » (Miriam Van...

Vendredi 9 avril, 30e jour

Vendredi 9 avril, 30e jour

Milieu d’après-midi. Un peu… Rien… Un peu… Beaucoup… Rien… Un peu… Énormément… nettoyer les rues, ce serait comme effeuiller la marguerite, un peu, beaucoup,...

Jeudi 8 avril, 29e jour

Jeudi 8 avril, 29e jour

Je sais pourquoi et comment je pars, le reste est laissé au hasard. J’attache mon vélo, je déplie mon sac, enfile mes gants, et me voilà parti pour un temps...

Aucun résultat

La page demandée est introuvable. Essayez d'affiner votre recherche ou utilisez le panneau de navigation ci-dessus pour localiser l'article.

S'inscrire en tant qu'Ambassadrice/eur Propreté de Watermael-Boitsfort

Signaler un ou plusieurs dépôts