Ce matin, un peu de lecture avant de partir ; j’y trouve ceci : « Ils se reprenaient à aimer le village qui voyage seulement comme tous les autres villages, avec la terre qui tourne sous les étoiles blanches. » (André Dhôtel)
Allons aimer notre village.
Le vent joue avec mon sac presque vide, je sais déjà qu’il ne jouera pas longtemps, mais je ne me presse pas. Objet inanimé qui peut-être a une âme, je le laisse s’amuser un peu.
Quelquefois un leurre, du blanc qui dépasse là plus loin, je vais pour ramasser… mais non, c’est un tuyau d’évacuation d’eau.
J’ai ramassé deux coquilles de moules. J’en ai l’étonnement tout hilare, c’est tellement inattendu.
Une amie m’appelle et me parle d’une dame qui nettoie la plage tous les jours, je la salue en pensée.
Le sac est déjà presque plein, je ne peux plus ramasser que le tout petit. C’est mon dernier sac d’ailleurs. Je passe chez Aurore pour renouveler mon stock. Par ce beau temps, elle n’est pas là, bien sûr. Chouette, un beau rendez-vous en perspective.
Juste avant d’arriver chez elle, je jette un coup d’œil vers l’îlot nettoyé il y a trois semaines. Il est tout propre. Quelqu’un y est repassé, ou une certaine envie est venue aux riverains ? Dans les deux cas, l’important c’est la vie qu’il y a dans tout ça.
In memoriam
Il s’appelait Yann Paranthoën ; il était tailleur de son. Je veux dire qu’il nous faisait voir le monde et la vie par ses émissions de radio. Il ne travaillait qu’avec des bandes argentiques, le numérique ce n’était pas son affaire. C’est lui qui m’a dit un jour à propos de son travail et du reste : L’important, c’est la vie qu’il y a dans tout ça. Merci à lui et paix à sa mémoire.