Sous le blanc bleu de l’aube s’étendent les rues de ma cité.
Sous le blanc bleu de l’aube les témoignages des agapes de la nuit.
Je relis « Une rose et un balai », de Michel Simonet, l’homme par qui est venue mon envie de nettoyer les rues.
Il commence presque tous les jours à cinq heures. Je ne suis sorti de chez moi qu’à six. Il y va presque tous les jours, moi seulement quand l’envie me prend.
Il y dit « embaumer l’air du temps. »
Il cite les adages écrits sur les murs de la nuit, dont ce très pertinent « Bienheureux les ceux qui louchent, ils verront Dieu deux fois. »
Il dit les rencontres variées et souvent si belles.
Dans ce très matin, je ne croise que deux personnes ; l’une me demande des renseignements sur ma pince pour pouvoir lui aussi nettoyer son quartier, l’autre y va d’un « Vous êtes un héros ». Aurais-je dû lui parler de l’héroïsme quotidien de ceux dont c’est le travail ?
Sous le blanc bleu du matin, accompagné du chant des oiseaux, je vais à la suite de mon jour.