Les yeux grands ouverts sur la nuit, et l’inutilité de rester couché, je m’en vais écouter ma ville qui dort.
Une nuit de décembre.
L’air est chargé de pluie, mais il fait très doux.
Toutes fenêtres éteintes.
Des oiseaux chantent, seule trace de vie.
Dans le presque silence, j’entends fort le bruit de ma pince qui claque à chaque objet déposé dans mon sac.
Passage d’un premier bus, vide. Et moi passager de la nuit.
Beaucoup de grosses bouteilles en plastique, presque pas de masques, ni de mégots.
Un ami insomniaque, toujours dehors à cinq heures, me dit-il.
Quelquefois, rarement, une lampe s’allume à l’étage. Le bus suivant s’arrête, il y a deux personnes à l’arrêt.
Une, deux, trois voitures. Le lent réveil du monde. Il est beau, le monde, vu de la nuit.
Demain, je travaille ; aujourd’hui est tout libre. Si le sommeil me prend au milieu du jour, il sera le bienvenu.