J’ai une heure avant de devoir partir à mon « vrai » travail.
J’y vais ? Je n’y vais pas ?
J’y vais, mais en mode course, le nez au sol, relevant à peine la tête pour saluer les gens qui m’accostent.
Je ne nomme pas ce que je ramasse, je ne leur invente pas d’histoire, je cours.
C’est vraiment très différent des autres fois.
C’est le lot quotidien des professionnels de la propreté publique.
Je suis content d’avoir, un court instant, été dans leur rythme.
Je les admire d’être tous les jours, dans l’indifférence presque générale hormis quelques enfants rêveurs (ô « L’éboueur de mon enfance » de Gotlib) au service de la communauté.
Je leur envoie, silencieusement, un vibrant merci.
Mardi 12 octobre, 74e jour
7h58, je vais dans le matin doux. Les ciels d’octobre, et je rêve de mer et de déclinaisons de bleus. Sur le sol gris ou vert de ma cité, aujourd’hui il y a...